Je suppose que si vous avez une fille agée entre huit et seize ans, vous connaissez. Sinon je doute. Ou alors, vous êtes toujours bloqué sur une période de votre vie proche de l’année où vous avez vu Saturday Night Fever et Grease. A la suite (arf, y a combien d’années entre ces deux films… deux, trois???.. j’sais plus). Je ne vous blâme pas. J’ai vu ces deux films dans ma jeunesse. Et je les ai adorés. J’ai chanté comme une malade, enfermée dans ma chambre, sur « You’re the one that I want…. ouhouhouh… honey!! »… J’ai dansé devant le miroir de ma chambre façon John Travolta sur les Bee Gees. J’étais ridicule mais super motivée. Et pis j’étais toute seule devant mon miroir. Je risquais rien. En boîte ou en soirée dansante organisée par mon club de danse, là, je faisais moins ma mariolle et je dansais comme tout le monde. A l’époque, y avait qu’un style. Celui-là quoi. Un pas à gauche, un pas à droite. On balance les bras et on tourne.

J’ai découvert High School Musical (et plus récemment Camp Rock, le dernier né de chez Disney), grâce à ma fille Julie. Celle de 14 ans. (bon vous le savez pas encore qu’elle a quatorze ans ma fille Julie, bon sang!????. Si !!! ah super). Donc j’ai découvert que nous n’étions plus à l’époque de John et Olivia mais de Zac et Vanessa. Les 4 membres de cette trilogie sont venus avant hier sur le plateau du Grand journal (vous ai-je dit que je regardais le grand journal?????? si!!! ah super). Y avait une hystérie pas possible dans le public essentiellement composé de jeunes filles entre quatorze et dix-huit ans. J’ai appelé Julie qui faisait du msn dans sa chambre avec sa copine Laëti. Copine avec laquelle elle passe ses journées au collège mais elles ont-trop-de choses-à-se-dire-même-que-je-peux-pas-comprendre-parce que-j’ai-jamais-été jeune-et-que-d’abord-je-n’avais-même-pas msn-donc-que-je-peux-vraiment-pas-comprendre…. Nan, c’est sûr. J’avais pas d’ordi donc pas msn. Y avait pas internet, pensez-bien, ch’uis une vieille croûte. Donc je passais mes soirées à faire mes devoirs, devant mon « secrétaire » (vous savez le bureau intégré à un meuble, qui s’ouvrait avec une charnière. Même que ça fermait mal et que quand vous le pensiez bien fermé et que vous rangiez vos cahiers dans les étagères d’en dessous, ben il s’ouvrait d’un coup. Le battant à charnières. Vous vous faisiez assomer comme c’est pas possible, la poignée décalquée sur le haut du crâne…. vous voyez de quoi je parle là????? C’est du vécu pour moi. J’ai encore mal à la tête rien que de penser au nombre de fois où je me suis pris ce truc sur la tronche). Donc je rentrais du collège et je me mettais devant mon secrétaire à faire mes devoirs. Des fois, j’avais traîné un peu avant devant Albator ou San ku kaï. En bouffant des BN comme une sauvage. Mais je savais que mes devoirs m’attendaient. Mon secrétaire était près de ma fenêtre de chambre. Des fois, je voyais les copines et copains de quartier qui squattaient l’unique banc de la cité où j’habitais. Les fesses sur le dossier, les pieds sur ce qui servait d’assise. Je prétextais alors de sortir ma chienne et j’allais leur parler un peu, m’aérer. C’était mon msn à moi. Quand il pleuvait, on s’abritait sous le hall de l’immeuble et ça énervait les voisins qui nous dégageaient. Finalement, msn, ça ne dérange pas les voisins. Ca n’esquinte pas les bancs publics. C’est bien msn. Julie a raison. Je comprends rien aux ados.

Bon revenons au Grand Journal. J’ai donc appelé Julie et j’ai eu un « Quoi, qu’est-ce-qu’y a???? » …très peu engageant comme réponse. Enfin comme question. Genre, tu me déranges maman mais bon vas-y, dis toujours. Comme par hasard, là, elle est descendue de suite me rejoindre. Je devrais dire « High School Musical » au lieu de « On mange!!!! »? ça marcherait beaucoup mieux. Je vous jure, ch’uis nulle. J’y comprends rien aux ados.

Julie m’a fait un topo. Qui était qui. Qui fait quoi dans le film. Qui est amoureux de qui. Qui est beau selon elle. Bref, j’ai tout su. C’est vrai, ils sont beaux. Tous. Ils sont doués. Ils chantent et dansent divinement bien. ils vivent dans une ville américaine bien plus belle que celles que je vénérais dans Poltergeist ou E.T (ouais, j’adorais ces banlieues américaines, moi. Maintenant, je bave devant Wisteria Lane, dans Desperate Housewives. J’ai évolué. Un tout petit peu). Leur lycée est super bien fréquenté. Y a aucun tag ni une seule boulette de papier nulle part. C’est merveilleux; Ca fait rêver.

Je ne blame pas. Quatorze ans (euh je vous ai dit que ma fille Julie avait quatorze ans?????… ch’uis lourde, je sais), c’est l’âge où on peut encore se permettre de rêver. Il le faut. Sinon autant prendre une corde tout de suite. Non? Bref, Julie, elle rêve. Et je suis sûre que si j’avais son âge, j’aimerais me larver devant ce Fame revu et visité, version années 2000. Ouais, j’adorais Fame. La série. Je voulais aller dans une école du spectacle, comme eux. Sauf qu’elle était à NY cette école et moi au Havre. C’était juste un problème géographique mais ça me pourrissait la vie quand même. J’étais tellement persuadée de pouvoir danser et chanter comme eux… J’étais jeune. Ca ne dure pas. Je vous rassure. J’ai vite vieilli.

Donc j’ai aimé ce que j’ai vu sur le plateau du Grand Journal. J’ai dit ok à Julie pour une sortie cinéma pendant les vacances de la Toussaint pour aller voir HSM 3. Avec sa bande de copains et copines. Elle a dit chouette et elle m’a dit « Oh ça te plairait à toi aussi????… enfin tu viens pas le voir en même temps que mes copains et copines mais on y retournera si tu veux???? »…. Euh, non. J’attendrai le DVD. Et pis ce soir, y a déjà le 1 qui passe à 18h15 sur Disney Channel. Faut que je les prenne dans l’ordre. Sinon, je vais rien comprendre. Et puis comme ça, on va se faire un plateau télé entre mère et filles. Cool. Une bougie, le chauffage (ça y est, on l’a remis pour le soir). Des choses bien grasses, salées, longues et jaunes, dans un saladier, un yaourt et hop, le tour sera joué. Jenfi est content. Une heure et demie à se délecter devant « Die sie dler »  (les Setllers, son jeu préféré). Yes! Vive High School Musical. Ca fiche la paix aux bonhommes.

Voilà, vous savez où m’imaginer ce soir. Pour l’instant, je vais amener Manon chez son Kiné. Pour sa séance hebdomadaire de massage des membres inférieurs. Des mollets quoi. Je vais faire mon euro-million en même temps. Des fois que… Si je gagne, je me paye la même maison que Susan Mayer. Na. La même pelouse. Tout pareil.

Sur ces mots, à tchao bonsoir, comme dirait PPD…. j’ai des patates à éplucher.