Hier j’ai eu un vendredi ensoleillé mais avec la goutte au nez. Je sais, c’est pas glamour, mais c’est une conséquence logique. Il fait super froid le matin, en moyenne 10° (oui c’est super froid, je le confirme!)… et vers midi, paf, il fait 21°. Donc tout ce qu’on s’est mis sur le dos à 7h du mat devient carrément suffoquant vers midi. On se dépoile, on ouvre les fenêtres, on étend le linge et on regarde les fleurs s’ouvrir… bref, ça fait une semaine que c’est comme ça. Et là, tout le monde a une rhino. Julie met carrément des kleenex roulés en forme de tiges dans chacune de ses narines et se balade comme ça dans la maison. Plus la force de se moucher. Normal, à quatorze ans, c’est dur de se moucher toutes les cinq minutes. Surtout quand on est occupé à écouter à fond les Jonas Brothers. Manon renifle, ravale (pff), car concentrée sur son jeu Spore, les deux mains occupées… Zoé laisse couler, trop occupée à bricoler un oiseau en papier (dernière lubie!)… bref on est tous avec la goutte au pif. Et on est fatigué.
Je l’étais hier. Etat fébrile en plein. C’est le mot juste. J’ai réussi à faire ma journée ok. Mais hier soir, je mourrais d’envie de me mettre sous un plaid avec une bouillotte sur les reins, devant la télé. Reins qui me torturent depuis une semaine et qui m’énervent. Mais bon, ça c’est récurrent. C’est même plus la peine de le signaler. J’ai donc décidé de manger avec mes filles, vers 19h30. Jenfi était d’astreinte et rentrait tard. J’avais mis de côté ses endives-béchamel-jambon faites en plat familial le matin même. Je m’apprêtais à manger une bouchée fumante quand le téléphone à sonner. J’ai pas percuté de suite. On a un nouveau téléphone. Enfin deux. Un pour le haut, un pour le bas. Avec une base qui ne sonne pas en pleine nuit ou en journée pour me réveiller les petits qui siestent. Je suis contente de cet investissement mais je ne l’ai pas encore apprivoisé. Jenfi a mis une sonnerie différente pour que je reconnaisse qui appelle. Il me l’a dit, pendant que je devais avoir la tête sous la douche ou dans la poubelle (!!!)… donc j’ai pas imprimé. Et j’ai surtout rien entendu des « sonneries personnalisées » qu’il a choisi. Donc le téléphone a sonné hier soir. Longtemps. Une musique de restaurant chinois a envahi le salon et j’ai pas percuté. J’ai cru que c’était la musique d’un reportage de 100%mag sur M6. Sur la bouffe asiatique. Vu que j’avais laissé la télé allumée, au loin. Mais non. Julie m’a rappelée à l’ordre et je suis arrivée in extremis. Avant que ma maman ne laisse un message affolé comme quoi y avait jamais personne dans cette maison.
Tout va bien chez mes parents. Ma mamie est sortie de l’hopital et vit avec eux, dans le nouvel appartement plus grand. Elle mène un peu la vie dure à ma mère mais je les connais si bien. L’une est vive argent, dynamique, organisée (ma mamie), l’autre est heureuse de vivre, zen, sans horaires, maniaque… (ma maman)…. pour vous dire l’ambiance entre mère et fille, j’entendais ma grand-mère farfouller au loin, pendant que ma mère me parlait au téléphone de la visite de ma cousine le midi même… ma mamie cherchait son casque pour regarder ses infos à la télé puis Plus belle la vie. Elle est un peu sourde ma mamie. Donc si elle ne met pas de casque pour regarder sa télé, c’est pas que elle qui va suivre la journal et Plus belle la vie, mais un immeuble de cinq étages tout entier. Celui où elle vit. Donc on a remédié au problème. Jenfi lui a trouvé un casque. Qu’elle branche à sa télé. Hier, elle ne le trouvait pas. Ma mamie farfouillait donc. J’ai alors entendu ma mère me dire :
Ma mère, avec un décibel au dessus : « attends Véro, je te reprends…. qu’est-ce que tu cherches mamie??????????? »
Ma mamie : « Hein??????????? tu me parles Danou??????????????? » (ma mère s’appelle Danièle)
Ma mère : « OUI!!!!…. qu’est-ce que tu fais-là?????? »
Ma grand-mère, énervée d’avoir été démasquée : « Bah je cherche mon casque pardi!!!!… je le mets sur ma petite table de salon devant mon fauteuil, à chaque fois… et là, il n’y est plus!!!!! »
Ma mère, pas dupe : « Assieds-toi, je vais te le chercher ton casque. Je l’ai mis sur ton meuble télé. »
Ma mamie, très énervée : « Mais de quoi tu t’occupes?????!!!!!!!… j’ai mes habitudes. C’est trop haut pour moi de le mettre sur le meuble télé enfin!!!! »
Bref vous voyez l’ambiance. Et c’est pour tout comme ça. Ma mère a repris le fil de notre conversation en me glissant un « Tu vois ce que je vis? C’est tous les jours comme ça…. »…. J’ai pas pris parti. Je les adore toutes les deux et je sais que chacune a les qualités de ses défauts. J’ai laissé ma mère dire et j’ai attendu qu’elle en revienne à nous. A ce qu’elle voulait me demander.
Elle a commencé par me rafraîchir la mémoire. Comme je vis à 800kms du Havre et que je mène ma vie bien loin d’eux, elle m’a demandé si je me souvenais que ma cousine faisait en ce moment une formation pour obtenir un diplôme dans la petite enfance. J’ai dit « Oui ». J’ai parlé de ça avec ma cousine pendant le mariage de mon cousin, en juillet dernier. Donc ce n’est pas si loin. Je me rappelais. Ma mère a donc enchaîné. Et ce à quoi je m’attendais est arrivé.
Ma mère : « Aujourd’hui ta cousine avait un cours sur l’encoprésie. C’est bien ce qu’a Zoé, hein? »
Si ma mère n’avait pas eu un AVC il y a plus de cinq ans, j’aurais été surprise de devoir lui confirmer que « oui, sa petite fille souffre d’encoprésie depuis six ans maintenant ». Là, je n’ai rien dit. Ma mère a des soucis de mémoire. Elle n’enregistre plus les informations comme avant. J’ai accepté ce fait. C’est rien. L’essentiel est qu’elle n’y soit pas restée. Avec cet AVC.
Moi : « Oui maman, c’est de l’encoprésie que fait Zoé. »
Ma mère, soulagée d’avoir dit que c’était bien ça à ma cousine, avant d’avoir eu ma confirmation : « Bon, je ne me suis pas trompée alors. Et bien, elle était toute retournée ta cousine!!!! »
Moi, perplexe : « Ah bon? Pourquoi? »
Ma mère, embarrassée : « La formatrice a affirmé que les enfants qui souffraient d’encoprésie avaient…. »
Elle a stoppé:
Puis elle a repris.
Ma mère, de nouveau : « elle a dit que ces enfants avaient une mère maltraitante…. »
Je m’attendais à ça. Je l’ai tellement lu, entendu dire, partout où je suis allée fouiner pendant mes recherches sur la maladie. C’est là que j’ai découvert qu’internet était un outil qui vous fracasse le moral aussi vite qu’il peut vous le redonner. J’ai beaucoup de contacts avec des parents d’enfants encoprésiques. Je peux vous affirmer qu’aucun n’est maltraitant. Je peux affirmer aussi avoir lancé cette idée reçue en pleine face du gatsro-entérologue qui suit Zoé. Pour qu’il me rassure. M’explique. Il a été clair, net et précis.
Le gastro-entérologue : « Madame, dans la profession, on ne sait pas comment se sortir de cette vérité qui n’en est pas une. Voyez-vous, un jour, un monsieur, couvert par son tître de « psy », a écrit un ouvrage sur l’encoprésie. Il a affirmé que le profil de la mère des enfants atteints par cette pathologie était celui de la maltraitance, de la déprime, de l’auto-destruction… c’est faux. C’est avec ce type d’ouvrage, galvanisé, qu’on en arrive à des situations où la mère de ce type d’enfant… comme vous.. se retrouve accablée… pleine de culpabilité. Alors que vous n’y êtes pour rien…. et puis je vous rassure, je n’ai aucun doute sur votre milieu familial qui m’a l’air très équilibré. »
Ces quelques mots avaient suffi à me remettre sur pieds. J’ai toujours eu peur de reproduire mon schéma familial. J’ai tenté toute ma vie de ne pas me rendre malade avec une malheureuse remontrance faite à une de mes filles. Ou avec une simple fessée. J’ai toujours eu peur de moi-même. Peur de mon héritage génétique; Je me disais que si cette maladie avait « ce genre d’étiquette collée sur le front », c’était mal barré, vu mon passé. Que j’étais partie pour des tonnes de justification, si une psychotérapie était engagée pour que Zoé aille mieux. Qu’on allait me chercher des poux dans la tête, comme quand Manon est née. Une psy passait en néonat, me proposait de venir m’isoler avec elle dans une pièce asseptisée, loin des bruits des machines qui maintenaient plusieurs bébés « plumes » en vie. Elle me demandait juste « Alors, comment allez-vous??? » et ne disait plus rien. Scrutant mes mains nerveuses posées sur mes genoux, mon regard fuyant, ma fatigue affichée. J’ai détesté ça. J’ai fermé la porte à mes peurs. J’ai juste dit que tout allait bien. Elle n’a pas paru persuadée mais ça m’était égal. Personne ne pourra jamais entendre quoique ce soit de vive voix, concernant mon père. Personne qui se dit « psy ». Je ne sais même pas comment j’ai pu en parler ici. Sur ce blog.
J’ai demandé à ma mère, appeurée : « Maman, tu ne t’es tout de même pas posé la question????? Tu me crois capable d’une telle violence envers mes enfants? La même qu’on a subi avec papa???? »…
Elle a paru se réveiller.
Ma mère : « Mais non, Véro, mais non. C’est ta cousine qui voulait savoir. Vu que vous vivez loin, qu’on est pas dans votre couple. Tu sais. C’est pas marqué sur le front des gens. Regarde, pour ton père, tout le monde est tombé de haut le jour du drame, hein???? »
Moi, en plein flashback : « Oui, tout le monde. Mais c’est tout de même dingue que tu puisses me demander ça… que tu ne puisses pas en être sûre. »
Je n’en veux pas à ma mère. Son AVC a tout fait basculer. Sa facculté à analyser les choses. Sa façon d’être. Son tact. Je sais qu’elle sait que je suis inoffensive. Que je ne supporte pas un mot plus haut que l’autre, un coup, une claque. Rien. J’ai toujours dit à Jenfi que si je devenais un jour l’égale de mon père, envers ma famille, je partirais. D’une façon définitive. Quelque part où je ne pourrais pas faire de mal, à personne.
Jenfi est rentré vers 20h30 et je lui ai raconté tout ça. Il en a ri. Il m’a dit « Tu vas pas te rendre malade avec la connerie d’une formatrice qui a balancé ça sans même connaître l’encoprésie, hein??? ». Jenfi, il ne s’embête pas avec la connerie humaine. Il en rigole et il la met de côté. Loin de lui. Il l’oublie. Moi non, je la rabâche.
J’ai pris Zoé dans mes bras. Pendant toute cette heure à analyser l’impact que cette conversation téléphonqiue avait eu sur moi, j’ai revu Zoé petite. J’ai tenté de voir si j’avais été un monstre a un moment donné de sa vie. Sans le savoir. Je suis montée dans les chambres. Avant que mon film ne commence. Zoé était dans son petit pyjama rouge en polaire. Elle a froid le soir. Elle est si filiforme. Que la peau sur les os. Je me suis assise sur la chaise qui est face à la Wii. Pour que mes petites joueuses soient bien installées. J’ai pris Zoé dans mes bras, comme on prend un bébé. La tête qui repose sur mon bras et ses jambes en suspens par dessus l’autre. Son regard dans le mien. Je lui ai posé dix mille questions; Comme pour savoir si j’étais vraiment celle que je croyais, ou une autre. Zoé m’a caressé les cheveux. A compris que j’avais besoin de lui parler. Là, maintenant. Elle a eu beaucoup de retenue fécale, de maux de ventre cette semaine. Ma formation et le fait qu’elle aille à la cantine une fois la semaine ont suffi à la bloquer. Elle va mieux depuis deux jours. Elle s’est libérée. Dans les souillures et l’épuisement.
Elle s’est redressée et m’a dit juste une phrase.
Zoé : « Tu es la plus gentille des mamans, j’en voudrais pas une autre. »
Je l’ai laissée aller voir « Il était une fois » en DVD. Dans mon lit, sous la couette. Avec Manon à côté. Et je suis partie voir mon film. Je me suis endormie une demie-heure après. Sur un épais coussin. Fatiguée. Par le stress que ça avait mis en moi.
Ce matin, ça va mieux. Le soleil brille. Je vais aller m’acheter des bottes, et Jenfi va tailler la haie.
Bon week-end à vous aussi…
Drew a dit:
Ce que j’aime par-dessus tout sur ton blog, mis à part le fait de mieux te connaitre de billets en billets, ce sont ces questionnements que tu te poses pour ensuite trouver la réponse.
J’ai eu longtemps peine à pouvoir moi-même répondre à certaines questions, ça ronge par en dedans…
La réponse est toujours salvatrice dans ces moments là 😉
BéKa et la Couvée a dit:
Tu es la meilleure maman du monde! J’en suis persuadée, tu es tellement gentille, humaine, douce et à l’écoute.
Bisous!
BéKa
Nathalie a dit:
Même si ce coups de téléphone ô combien pénible à entendre t’as ébranler,tu as assez de confiance en toi et de certitudes envers l’amour que tu portes à Zoé,(ainsi qu’a Manon et Julie biensur!)que tu vois bien,aujourdhui ça va mieux et tant mieux!!!Ton mari àa raison,vaut mieux le prendre à la rigolade! Tu vas pas te faire chier avec les conneries d’une bonne femme qui n’y comprend que dalle!
Aller gros bisous ma Véro !!
Nathalie a dit:
Véro cest re-moi! heu ,la bonne femme ,c’est la formatrice,dont je voulais parler!Pas ta mère hein!!!!!
c’est en relisant mon com plus tard ,que j’ai soudainement eu peur de m’etre mal exprimer!!! donc voilà,c’est dit,au cas ou tu te pose des questions………..(y a des fois ,je me mettrais des baffes!!!!) PAS TOUCHE à la maman de ma Véro!!!!
Je t’embrasse!!!
Tania a dit:
C’est rasant ces idées préconçues qui reviennent hanter les parents d’encoprésiques à cause d’une simili-sommité qui a décidé d’écrire un livre sur un sujet méconnu. Il faudrait bien que quelqu’un s’y mette pour détruire ces fausses idées… ça va sûrement venir, après tout, les idées de Freud ont été populaires un bout, sur la sexualité des femmes et toutes ses conneries à la noix. Moi aussi je suis sûre que vous êtes de bons parents, qui faites toujours tout votre possible pour l’être. Évidemment, on fait avec son bagage, mais à moins d’être une imposteure totale (de haut niveau, ça vaudrait un oscar!!) sur ton blog et dans la vraie vie, je n’ai rien vu qui ressemblait à une mère maltraitante ;o) Oui, je crois que le mieux c’est de passer par-dessus, de refuser ces idées, et, comme tu le fais, de faire de la sensibilisation au max, de faire connaître ce mal et de le démystifié. Et encore mieux, d’en parler avec la cousine pour qu’elle « passe le mot » auprès de ses collègues, ça fera déjà un groupe d’éducatrice à la petite enfance qui n’aura pas assimilé ces conneries!!!
Bon w-e à vous aussi, et au diable les soucis ;o)
Véro a dit:
Drew : Que c’est gentil… merci!!!! Je crois que tu me connais effectivement très bien. En plus, tu as une petite femme qui a beaucoup de points communs avec moi. Ca facilite les choses, non???
Béka : Venant d’une super maman de rtois demoiselles comme toi, ça me touche beaucoup!! Je te fais de gros bisous!!!!
Nath : Ahahahah!!!! t’en fais pas ma Nath, j’avais compris!!!! Tu me fais rire. Je t’imagine, partie dans ton élan, à me remonter le moral depuis ton clavier… t’es adorable!!! Je t’embrasse fort!!!!
Tania : Je crois que je vais l’écrire ce livre sur l’encoprésie, pouahaha!!!!! Non sans rire, elle est très mal connue cette maladie. Mais bon, je rencontre des parents formidables par l’intermédiaire du blog de Zoé et ça m’aide beaucoup à passer au dessus des idées reçues…
Je crois que le plus dur pour moi, c’est de voir ma maman ne rien comprendre à la maladie de sa petite fille… et douter de moi… enfin… elle n’y peut rien. Fichu AVC.
Merci pour tes bons mots, Tania. Je t’embrasse fort!
bye à vous tous…
Oum a dit:
AVC…au début je ne comprenais pas de quoi tu voulais parler, j’ai googlé le mot et là j’ai vu que tu parlais d’un accident vasculaire cérébral… je ne peux pas me mettre à ta place mais je peux sentir ta douleur. Ma mère a failli y passer, elle l’a échappé belle (ainsi qu’à l’hémiplégie). Je la revois encore vive des moments atroces dans l’ambulance sur le chemin de l’hôpital avant de se faire opérer d’urgence. Bref, c’est quelque chose que j’essaye d’oublier…Bon, je me rends compte que je te fais une prose sur ma vie alors qu’on est sur ton blog !!!! Ce que je voulais te dire, c’est que tu as encore trouvé les mots justes pour décrire avec détail ce que tu ressens, tes angoisses et questionnements mais aussi les réponses que tu as trouvé. Toute seule. J’ai suivi le lien vers le poste sur la fessée et je vois que tu as une force de caractère impressionnante. Tu as su transformer tout ce que tu as subi étant petite en une détermination et un amour pour ta famille qui forcent l’admiration (et puis cette formatrice devrait se renseigner avant de débiter des conneries pareil…et ça veut enseigner de futurs professionnels de la petite enfance, pffff!)
sandralou a dit:
La mère est coupable , c’est encore écrit dans le scénario .
Le gastro-entérologue qui a procédé à la biopsie de poulette m’a blâmée de ne pas l’avoir allaitée , ne m’a plus adressé la parole ensuite , s’adressait à mon mari .
La conseillère en relation d’aide que nous avons vue à raison de 2 fois par mois pendant 10 mois , pour mon fils , a parlé d’arbre qui cachait la forêt … a suggéré que moi la mère j’avais des choses à soigner pour que mon fils aille mieux …
Toujours la mère .
Je précise que mon mari a eu une enfance encore plus malheureuse que moi , mais personne ne s’est tourné vers lui en émettant ce genre d’hypothèses .
Enfin , pour la maladie de Poulette je n’y suis pour rien , j’en suis persuadée .
Pour mon fils c’est autre chose .
Moi , au contraire de toi , je ne sais pas me défaire de la violence . J’ai été élevée avec mes frères dans un climat de relative violence , j’ai reçu des coups ( claques et fessées à la main ), j’ai été envoyée au cagibi ( fermé par un simple rideau de tissu ) , mes parents se déchiraient , ma mère n’avait pas de patience envers nous , elle criait , hurlait , nous secouait .
Je ne réussis pas à élever mes enfants sans cris ni fessées .
Vraiment .
Mon fils plus petit ( 4-5 ans ) levait la main sur moi , m’insultait et je n’arrivais pas à le neutraliser dans sa chambre , il défonçait la porte à coups de pied , a cassé plusieurs poignées … J’ai répondu , comme mon mari , par des coups aussi c’est-à-dire de cuisantes fessées cuisantes , des douches froides pour tenter de le calmer . Mais je voulais que cela cesse cette surenchère de la violence d’où nos consultations psy et autre …
Plusieurs fois j’ai expliqué à mon fils que beaucoup d’adultes et notamment une femme au gouvernement aimeraient faire voter une loi contre la violence des parents à l’encontre de leurs enfants , une loi anti-fessées … que cela existe déjà dans d’autres pays .
Je lui ai aussi expliqué mon désoeuvrement face à sa violence à lui . Que la dame qu’on voyait m’avait dit d’essayer de l’attrapper et de le « ceinturer » de mes bras puis de le cajôler jusqu’à ce qu’il cesse de crier et frapper … Mais sa rage était plus forte que ma détermination à ne pas céder à la violence à mon tour .
Bon , je stoppe là mon récit et en reviens à toi , Vero , je sais que tu as dû vivre dans la rumeur qu’a fait naître la divulgation de la maladie de ta fille , j’en suis peinée pour toi .
Toi tu as su ne pas reproduire le shéma de ton enfance , mais tu sais , parfois, le mal qui a été fait peut sauter une génération … Je ne sais pas trop l’expliquer … C’est une valise que tu portes et que tu as déchargée sur ton enfant , inconsciemment . Tu n’y peux rien . C’est comme si ton père te faisait encore mal à travers ta fille .
Je ne voudrais pas écrire trop d’ânerie …
C’est juste ce que je perçois à travers tes notes et bien sûr je peux me tromper coimplètement !
Je salue moi aussi ta détermination . Je t’admire .
Véro a dit:
Oum : Ca ne gêne pas du tout que tu parles de toi, ici, bien au contraire!!! Je crois que j’ai besoin de ça, de témoignage, de réconfort au travers de l’expérience des autres… pour me faire avancer… pour me prouver que ce que je ressens n’est pas lié qu’à moi…
Ta maman a aussi eu un AVC alors? Ma mère a été prise à temps. Elle cafouillait complètement. C’était début juillet 2002. J’étais en vacances. Elle m’a appelée plusieurs fois, jusqu’au jour où elle m’a dit « Mais, je ne comprends pas, je suis allée chez toi et tu n’y es pas??? » alors qu’elle savait que j’étais en vacances… loin
Bref elle a été hospitalisée. je n’ai pas pu être là à ce moment précis, à cause du fait qu’on était loin et dans l’incapacité de revenir.(je m’en veux encore, si tu savais)… j’ai foncé en Normandie juste après… elle était sortie, elle allait bien. Mais depuis, elle a peur de mourir… le moindre mal de tête la terrifie….
Je suis revenue vivre au Havre pour elle, entre 2003 et 2005. Mon mari a tout fait pour avoir un poste là-bas mais le service a fermé… il a fallu repartir.
Mais j’ai pu enfin être là…
Tu sais Oum, je ne sais pas si je suis forte, j’essaye tellement de faire de mon enfance une chose qui me serve à me surpasser plutôt que d’être un fardeau…. j’ai tellement besoin de tordre le cou au destin. De rendre ma vie d’adulte meilleure que celle de ma vie d’enfant… je tente de faire mon auto-thérapie ici, sur ce blog… je me livre beaucoup… des fois je ne sais pas si je fais bien… pour ceux qui me lisent…
Pour moi, c’est très bénéfique en tout cas…
Merci pour ton gentil commentaire…
Sandralou : Merci à toi pour ce commentaire si touchant et si franc. Je vois que tu as eu toi aussi une enfance basée sur la violence. J’ai eu la chair de poule en te lisant. J’ai du mal à le supporter quand c’est l’histoire de quelqu’un d’autre. La mienne est enfouie en moi. Celle des autres, je la prends toujours très à coeur… je la « vis »…
Je suis revenue pas mal en arrière sur ton blog samedi soir. J’ai lu que Poulette avait une allergie au gluten… rentrait au collège… ton envie d’acheter une maison, ton voisinage… mais pour la biopsie, je ne savais pas… tu as eu des soucis de santé avec elle, dis-moi? Beaucoup?
J’ai moi aussi entendu la psy (en néonat) me dire que je devais régler « mon enfance » pour pouvoir donner une éducation saine à mes enfants… que je devais me libérer de tout ça (sous-entendu par une psychotérapie). je n’ai jamais fichu les pieds chez un/une psy et je n’y compte pas. J’ai fait de ma vie une longue auto-thérapie. J’ai appris beaucoup, en grandissant… et puis j’ai toujours dit à mon mari, à mes enfants, l’enfance que j’avais eue… de toute façon, elles ont posé des questions. Leur papy actuel ne porte pas mon nom de jeune fille. Ma mère s’est remise en couple avec un homme formidable quand j’avais onze ans. Ce fut comme un « papa » pour moi… Mon père biologique est décédé d’un cancer foie-poumon quand j’avais 21 ans.
Bref, cette enfance fait partie de moi. Elle est apprivoisée. Je ne suis pas quelqu’un qui donne dse fessées. Jamais. Je me suis faite tellement peur, une fois… comme je le raconte dans le post sur les « féssées ». Mais je comprends qu’on puisse la reproduire. J’ai cette violence en moi. J’ai vu qu’elle était sous-jacente. J’ai réussi à la canaliser. Je ne sais pas comment. Mais j’y suis parvenue.
Mais tu as raison, cela peut sauter une génération…
J’ai souvent pensé à ça…
Je pense que Zoé a certainement plus hérité de cette enfance que les deux autres. Car pendant cette grossesse qui m’était déconseillée, j’ai eu peur de la perdre… et je me disais sans cesse que je devais y arriver, à la maintenir dans mon ventre… que j’en étais capable… tout ça en opposition avec mon père qui me jugeait si « incapable »…
Et puis c’est une enfant très sensible… elle ressent tout, une vraie éponge… elle a un lien fusionnel avec moi. Il faut que j’avoue que cette enfant a pansé beaucoup de mes plaies…
Je te remercie pour ton beau témoignage et ta gentillesse…
Je vous embrasse fort toutes les deux….
e-zabel a dit:
ah……. la connerie des gens des fois… non tout n’est pas écrit, tout n’est pas si simple – problèmes – causes – remèdes…. bref… ta fille a su te rappeler « à l’ordre » tu es une mère formidable !
Quand à la difficile cohabitation mère/fille… quand l’une est malade ou diminuée… cela me fait peur…. j’appréhende le moment où je vais devoir m’occuper de mes parents, étant fille unique… ça va me retomber dessus obligatoirement et j’ai peur de ne pas être à la hauteur !
sandralou a dit:
Merci , merci , Vero de ne pas t’insurger contre moi ! de ne pas me lapider de désapprobation , de haine . Même si tu es la preuve qu’un enfant maltraité ne sera pas inexorablement un adulte maltraitant , même à moindre violence .
Je ne tape pas mes enfants impunément , je ne revendique absolument pas le droit de frapper mes enfants .J’aimerais qu’on m’aide à ne plus le faire même « un peu et pas pour faire mal physiquement « . Je leur ai donné des fessées , et des claques pour fermer un peu vite une petite bouche insultante . (C’est trés rare que cela arrive encore ). C’est déjà trop , j’en suis tout à fait consciente . Faut-il me jeter en prison ? Je ne crois pas . Les coups n’ont jamais été ni la première ni la seconde réponse que j’ai pu apporter à l’agressivité de mon fils , non , c’était vraiment mon dernier recours .
J’aurais dû entamer une psychothérapie avant de faire des enfants , régler tous mes comptes etc … Mais la Vie vous emporte … On ne fait pas toujours les choses dans le bon ordre .
Ma fille est intolétante au gluten , tu peux lire à ce propos dans : Moi mère d’enfant intolérante au gluten .
sandralou a dit:
En fait tu as lu son intolérance au gluten , donc la biopsie duodénale c’était pour diagnostiquer la maladie … puis ensuite une autre pour voir si l’intestin avait cicatrisé .
Ce gastro-entérologue a souligné pesamment que je n’avais pas mis toutes les chances du côté de ma fille pour qu’elle soit une enfant en bonne santé , pour lui allaiter est un devoir de mère , un point c’est tout .
Caro D a dit:
Ah làlà… Ma plus grande angoisse… Mais tu t’en doutes…
Je le vis déjà au jour le jour dans ma relation avec les autres, et surtout avec mon amoureux…
Je n’ose jamais rien dire, jamais demander, jamais déranger, j’ai toujours tellement peur d’etre comme ma mère…
J’ai beau savoir qu’il y a un océan entre elle et le fait de demander un p’tit truc, de temps en temps…
Mais savoir ne rassure pas quand on a cette peur sourde au fond de soi…
Dimanche dernier, mon homme devait faire de la moto de 10h à midi avec un copain.
Finalement, ils sont partis à 13h, on n’avait pas mangé… Ils devaient revenir avant 15h, je devais faire à manger….
Sont revenus à 15h30. Z’avaient pas faim, ils avaient pris l’apéro chez un ami de l’autre…
On devait aller voir un truc dans le cadre des journées du patrimoine à 16h30.
Mais à 16h30, ils étaient encore en train de jouer à la console…
Et j’étais triste, mais je n’osais tellement pas lui dire quoique ce soit…
J’ai toujours peur d’être l’empêcheuse de faire ce dont on a envie.
Mais comme je sais aussi qu’à force de ne rien dire, je vais m’étouffer, alors je finis par dire, et aussitôt, je pourrais pleurer tellement je m’en veux…
Au final, on a été se promener pendant une heure, à 18h, tant pis pour ma conférence parimoniale…
C’était bien aussi, mais j’ai quand même eu l’impression qu’on m’avait volé mon dimanche.
Mon homme s’en est bien rendu compte qu’il avait exagéré, et il m’a dit que j’aurais pu lui dire stop à un moment…
Mais moi je voudrais juste ne pas avoir besoin de dire stop, pour ne pas me dire que je l’embête…
Enfin bref, tout ça, ça va être encore pire avec mon bébé, je le sais, j’en ai peur, j’essaye de me fixer des repères à l’avance…
Tout ça pour dire à quel point je comprends comme une remarque pareille peut t’ébranler…
Je crois que je mourrais de chagrin si qui que ce soit pensait que je pourrais faire pareil qu’elle… J’aurais tellement peur d’avoir fait des choses mal sans m’en rendre compte…
Parfois je me dis que tout ça nous préserve de tout le mal qu’on pourrait faire aux autres… Mais faudrait pas que ça nous en fasse trop à nous non plus, hein…
Véro a dit:
E-zabel : Je ne suis pas fille unique mais mon frère est un célibataire endurci… donc je sais bien que ma maman viendra chez moi!!!! Quand elle se retrouvera seule, et livrée à elle-même… je le sais depuis le début, que ce sera comme ça. Mon homme aussi. Je ne pourrais pas me regarder dans le miroir si elle devait vieillir seule, à 800 kms de moi, dans une maison de retraite…. ma mère a été une femme forte, toute sa vie… et une mère formidable…
Je sais que ce sera dur, la cohabitation… mais j’essaye de m’y préparer…
Sandralou : Non, loin de moi cette idée de haine et de mépris!!!! J’ai donné des fessées à mes filles quand elles étaient petites, j’ai pas su faire autrement… c’était mon mode de fonctionnement. J’avais vu faire. Je comprends cette violence. Et je pense que donner des fessées est très courant. On en voit dans la rue, dans les magasins, des parents qui collent des baffes!!! Une fois, une mamie m’a même dit à la caisse d’un hyper, alors que ma fille Manon (petite) faisait un gros caprice pour un paquet de bonbons, que ça manquait de fessée chez moi et que si c’était elle, y aurait longtemps qu’on entendrait plus brailler ma demoiselle!!!!!….
Tu sais, je pense que toi et moi on se culpabilise plus que les autres parce qu’on a vécu la violence enfant. Et qu’on a souffert. Du coup, on pense faire subir la même chose à nos enfants. Mais c’est faux. Ca n’a rien à voir.
Non, tu n’es pas une mauvaise maman, Sandralou!!!! Bien au contraire!!!! Et tu as fait preuve d’une telle franchise en me livrant tout ça, un tel courage…
Si ça peut te rassurer, je n’ai pas allaiter mes filles, aucune des trois….
J’ai entendu aussi des reflexions…
Je suis sûre que tu n’y es pour rien concernant cette allergie. C’est pas ta faute. Y en a marre de ces médecins qui nous collent tout sur le dos, hein????
Je vous fais de gros bisous!!!!
Leona a dit:
Véro, ta petite Zoé est adorable, et si elle est adorable, c’est parce que tu es exactement la maman dont elle a besoin !
La question des punitions et des fessées est une question très difficile. Serais-je capable de ne jamais donner de fessée ou de claque à ma fille ? je peux me draper dans mes bonnes résolutions et dire « Sûrement pas !!! » mais ce n’est pas réaliste. Ca peut arriver à TOUS les parents, même à ceux qui n’ont jamais reçu de claque dans leur enfance. Chacun de nous a un seuil de patience et d’endurance nerveuse et physique, et on ne peut pas jurer qu’il ne sera jamais dépassé. Alors, personnellement, je me dis qu’honnêtement je ferai le maximum pour me réfréner, et que si ça m’arrive un jour de donner une tape à ma fille, cela devra rester rarissime et je devrais faire l’effort ensuite de lui expliquer que je regrette de l’avoir tapée. C’est d’ailleurs un sujet de désaccord entre moi et le papa, ce qui laisse présager quelques soucis dans l’avenir…
Quant aux personnes qui t’ont doctement conseillé de régler « tes problèmes d’enfance » au moment de la naissance de tes filles, j’aurais bien envie de leur demander si il ne faudrait pas, selon eux, rendre obligatoire une psychanalyse de plusieurs années pour toutes les femmes qui ont envie d’avoir un bébé… On pourrait peut-être passer un examen ? pour savoir si on a le droit de devenir père ou mère ? C’est dingue… Et les idées reçues sur certaines maladies, j’ai dû y faire face moi aussi, car il y a dans ma famille des cas d’épilepsie — maladie bien mal connue, et qui fait peur.
Bonne journée à toutes
Véro a dit:
Leona : Merci beaucoup pour ce si gentil commentaire, qui vient du fond du coeur.
Tu as raison, n’importe quel parent, qu’il ait eu une enfance basée sur la violence ou pas, ne peut pas rester de marbre devant un caprice monstrueux… je connais très peu de personnes qui ne réagissent pas à ce type de provocation. Ca a dû m’arriver une fois de voir une maman dans un parc rester spectatrice de l’énervement de son enfant, qui en venait même à lui donner des coups de pieds pour la faire réagir… j’ai eu de la compassion pour cette maman qui se savait épiée et ne pouvait pas coller la baffe du siècle à son môme. Elle était comme figée. Elle devait savoir que son enfant en profitait, la sachant en pleine foule… j’étais très mal pour elle. Car là, il la méritait vraiment, la baffe!!!
C’est dur d’éduquer un enfant. Parvenir à se faire obéïr rien qu’avec l’intonation de la voix était mon objerctif, pour ne pas rentrer dans un cercle vicieux… j’y suis parvenue bien des années après ma première fille… enfin je le crois… et puis elles sont « grandes », rien n’est plus pareil. Nous sommes dans une phase de discussion à présent, de dialogue. C’est autre chose. C’est probablement là où se situent les meilleurs moments partagés… avec elles. Après elles partiront…
Pour la maladie de Zoé, c’est dur de se retrouver cataloguée. Mais en même temps, cette maladie est si peu connue… elle passe inaperçue…
L’épilepsie est quelque chose de pas facile du tout. J’étais de mariage cet été, celui de mon cousin. Sa petite femme (la mariée) était belle comme un coeur. Elle rêvait tellement de se marier un jour…. la maman de la mariée est épileptique. Elle est tombée par terre en plein vin d’honneur. Son verre de jus de fruits à la main. (elle ne boit pas d’alcool vu son traitement). C’était très impressionnant… les pompiers sont arrivés et elle est allée directement à l’hopital. Pour des examens… elle a loupé le repas de mariage, la fête. Pauvre femme. Nous étions tous sous le choc et triste pour elle. La mariée a tenu la main de sa mère sur le parking, en attendant l’ambulance. Elle avait juste des larmes qui coulaient… et elle n’arrêtait pas de dire que ça avait été trop d’émotion, pour sa maman. Et qu’elle s’en voulait…
J’ai vu une fois une émission sur l’épilepsie, où ils disaient opérer certains malades, certaines zones du cerveau… je ne connais pas bien cette maladie mais je me doute qu’elle est très difficile à vivre. Le traitement est lourd. Les gens ne cherchent pas à savoir ce dont la personne souffre et colle une étiquette… confondent avec l’alcoolisme…
Je te fais de gros bisous, Leona. Reviens quand tu veux.
Leona a dit:
Re-coucou
Merci à toi !
Avec ma pitchounette de onze mois, j’ai encore du mal à m’imaginer dans la phase de dialogue quand elle sera ado ! 😀 Mais tu as sûrement fait du « bon boulot de maman », les années précédentes, pour que ça se passe bien entre toi et tes deux aînées maintenant. La complicité mère-fille, c’est chouette… tu nous donneras la recette…
S’agissant de l’épilepsie, il y a des degrés multiples dans la maladie, certaines personnes (notamment des enfants) peuvent avoir une seule crise dans toute leur vie, d’autres ont des épisodes peu visibles et ne nécessitant pas vraiment de traitement, d’autres encore sont réellement handicapées par des crises nombreuses et/ou violentes qui les empêchent de conduire, de voyager, voire de travailler (sans parler de certains médicaments contre l’épilepsie qui sont certes efficaces pour empêcher les crises mais qui ont des effets secondaires lourds). Comme je plains la dame dont tu parles, et sa fille ! Heureusement que les traitements progressent, lentement. Comme l’ensemble de la médecine d’ailleurs 😉 Mais les mentalités et les idées reçues, eux, changent encore plus lentement que la médecine ! C’est compréhensible, car la plupart du temps, une crise d’épilepsie est plus pénible pour ceux qui voient la personne en crise que pour celle-ci, c’est vraiment très impressionnant pour les spectateurs alors que les malades n’en gardent ensuite qu’un souvenir confus.